La gentillesse, ni niaise…
… ni une faiblesse.
Pas facile de s’écarter des formules toutes faites et péjoratives :
Trop gentil, trop bête »
« Il / elle est bien gentil.le »
« C’est bien gentil, mais… »
La gentillesse est souvent corrélée à de la naïveté, à de la faiblesse ou encore à de la bêtise.
J’ai souhaité partager cette notion, à la fois valeur et qualité, car j’ai encore à l’esprit la remarque d’un collègue qui me disait :
« Mais alors tu te forces à être gentille alors que tu es méchante ! « [rires]
Une réponse donnée suite à mes propos :
« Pour moi, être gentil.le ça demande de se contenir » .
Il y a quelques jours, lors d’un moment suspendu dans le temps, Yannick Bertrand illustrait la notion en précisant que notre mode naturel est de laisser « s’exprimer nos pulsions, expressions brutes d’une émotion ».
C’est donc normal de ne pas se contenir.
Réprimer son agressivité, sa méchanceté « requiert alors un traitement supérieur » par l’individu pour dépasser la pulsion première et porter un regard « relatif » sur ce qui se joue en soi, sur ce qui se joue chez l’autre, sur ce qui se joue dans la relation.
C’est en effet « un combat de tous les instants », pour ne pas tomber dans la facilité du débordement et du jugement de valeurs.
Cela demande des efforts de porter du soin à une relation, à l’autre et in fine à soi.
« Ok c’est bien gentil tout ça, mais ça sert à quoi la gentillesse ?! »
Je vous invite à découvrir « Le pouvoir de la gentillesse » avec Laurence Devillairs (agrégée, docteure et maître de conférences en philosophie).
Elle décrit avec justesse, émotion et humanité cette gentillesse encombrante devenant pouvoir, un choix délibéré.
« Le gentil est gentil car il a le
pouvoir d’être méchant » .
Puissant n’est-ce-pas ?
30 minutes d’écoute et de réflexion.
30 minutes pour changer de regard sur la gentillesse et sur les gentil.les.
Merci à ma sœur Anissa pour m’avoir offert ce moment de philosophie.
Merci à Christine Reverchon-Masclet , Philippe Vermet et Yannick Bertrand pour nos échanges profonds sur le sujet.
Merci à Valérie Guenancia d’œuvrer en ce mois de décembre à la multiplication des actes de gentillesse.
Merci à Marie-Pierre Vanet de rappeler que la gentillesse commence avec soi-même.
Au plaisir d’échanger.
Originellement vôtre, Bouchra Harkat